Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Kazem Gharibabadi, a qualifié de « ligne rouge » le droit de la République islamique d'Iran à enrichir de l'uranium. Il affirme que la finalisation d'un accord avec les États-Unis sur le programme nucléaire pacifique dépend du respect des principes d’Iran.
Lors d'une conférence de presse, mardi 13 mai, concernant le quatrième tour de négociations indirectes sur le nucléaire entre Téhéran et Washington, qui s'est tenu ce week-end à Oman, Ebrahim Rezaï, porte-parole de la Commission de la sécurité nationale et de la politique étrangère du Parlement iranien, a cité les propos de Kazem Gharibabadi à ce sujet.
« Les principes et les questions générales ont été indirectement abordés dans le quatrième tour des négociations, et la partie iranienne a réaffirmé les lignes rouges du pays lors de ces discussions », a-t-il déclaré citant M. Gharibabadi, qui a noté que l'enrichissement de l'uranium constituait une ligne rouge pour la République islamique d'Iran et qu'aucune négociation n'avait pas eu lieu sur les questions régionales, la défense et la puissance balistique.
Selon M. Gharibabadi, la partie iranienne a également critiqué « les positions contradictoires des États-Unis et leurs récentes sanctions », et a réitéré que « la conclusion d'un accord est conditionnée au respect des lignes rouges de l'Iran ; par conséquent, si les États-Unis visent le zéro enrichissement, nous ne voyons pas la nécessité de poursuivre les négociations », a ajouté Rezaï.
En outre, le vice-ministre des Affaires étrangères a souligné l'importance et la nécessité de l'enrichissement de l'uranium en Iran, déclarant : « L'enrichissement de l'uranium est lié à la fierté nationale des Iraniens et nous avons payé cher l'accès à cette technologie clé. Il s'agit donc d'une ligne rouge pour le pays et nous ne reculerons pas », a ajouté Ebrahim Rezaï.
Soulignant les positions contradictoires des hommes d'État américains sur ces négociations aux enjeux importants, M. Rezaï a encore une fois mentionné les propos du vice-ministre iranien des Affaires étrangères, qui a indiqué : « Les questions intérieures américaines ne sont pas liées à l'Iran, et nous avons besoin de l'enrichissement de l'uranium pour répondre à de nombreux besoins pacifiques, notamment pour les centrales nucléaires comme le réacteur de Téhéran. »
M. Gharibabadi a également critiqué l'administration américaine pour les dernières séries de sanctions contre l’Iran malgré les négociations en cours sur son programme nucléaire pacifique, selon Rezaï.
Dans un communiqué publié lundi 12 mai, le département d'État américain a annoncé avoir imposé des sanctions à trois ressortissants iraniens ainsi qu’une société appelée Fuya Pars Prospective Technologists, les accusant d'être impliqués dans des activités de recherche et développement à double usage applicables aux armes nucléaires.
Selon des responsables américains, les sanctions gèlent tous les avoirs que les personnes et entités visées pourraient détenir aux États-Unis et boycottent toute relation commerciale avec elles.
Ces nouvelles sanctions interviennent au lendemain de la tenue du quatrième tour de négociations indirectes entre l'Iran et les États-Unis visant à conclure un nouvel accord sur le programme nucléaire pacifique iranien et à obtenir la levée des sanctions contre Téhéran.
Sous la médiation d'Oman, l'Iran et les États-Unis ont tenu quatre tours de négociations à Mascate et à Rome, la capitale italienne, les 12, 19, 26 avril et 11 mai afin de parvenir à un accord sur le programme nucléaire pacifique iranien.
Les deux parties se sont jusqu'à présent déclarées satisfaites de l'avancement des négociations, les qualifiant de « positives » et de « productives ».